Du rire aux larmes

Coup du sort, mauvaise fortune, karma…vous pensez que je vais vous raconter une histoire tragique mais justifiée ; Ou peut-être une histoire dramatique qui finit bien ?

Rien de cela, on n’est pas sur Netflix, je ne vous raconte pas une histoire pour faire le plein d’émotions…et puis on éteint la télé, et l’histoire s’évapore avec le noir de l’écran, non…

Non je vais plutôt vous expliquer ce que le sort a réservé à un de nos employés, et j’aimerai juste qu’on l’aide à surmonter les difficultés financières auxquelles il va faire face, faute de pouvoir panser ses plaies.

Cet employé modèle, père monoparental d’un adolescent, m’explique jour après jour, l’épopée qu’il vit depuis 10 ans pour essayer de faire venir au Canada sa soeur et ses 2 neveux et nièces, seule famille qui lui reste.

Il est reparti à l’automne 2021 dans son pays d’origine, le Costa Rica, le cœur lourd d’incertitude et d’espoirs déçus, car il savait que c’était son dernier voyage, faute d’argent pour continuer les démarches au-delà des dix années écoulées de coups d’essais ratés…Pour la dernière fois donc, il allait tenter d’obtenir un visa pour raisons humanitaires, sa sœur ayant du mal à subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, depuis la mort de son mari, puis celle de leur mère en 2020.

J’ai vu cet employé transfiguré, à son retour de ce « dernier voyage », avec l’assurance d’avoir enfin eu gain de cause, l’assurance de bientôt tenir dans ses bras sa sœur, la joie indicible d’une réunion de famille proche, et la fierté du devoir accompli.

Je l’ai entendu, chaque jour dans mon bureau, énumérer les progrès administratifs accomplis, et partager cette date prochaine du 3 décembre, jour de délivrance du visa à l’ambassade du Canada au Costa Rica, et celle du 6 décembre, date d’arrivée sur le tarmac de l’aéroport P-E Trudeau de sa petite famille.

Le 3 décembre…on ne joue plus, rien ne va plus.

La sœur de cet employé est allée retirer comme prévu les visas à l’ambassade, et sur le chemin du retour chez elle, elle est victime d’un grave accident de voiture.

Les enfants sont indemnes, mais sa sœur est au bloc opératoire, avec des chances de survie quasi nulles. Le pronostic se confirme, certains détails resteront entre lui et moi, mais il part très vite pour enterrer sa sœur et redoute les démarches à faire pour pouvoir rapatrier les enfants. Il y parvient, il a maintenant 3 jeunes personnes à sa charge, avec des moyens financiers limités, et un emploi du temps qui s’annonce très chargé en tant que père monoparental.

On a tous nos tracas, nos excuses, nos peurs, nos douleurs et nos frustrations à gérer, nos ambitions aussi à réaliser, on peut quand même être nombreux à donner un montant, peu importe lequel, pour aider une vraie famille à se reconstruire, on n’est pas sûr d’y gagner une place au Paradis mais ce sera toujours ça de fait dans nos vies !