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TW : violence conjugale, santé mentale, difficultés avec le SPVM
Pour mes 30 ans et les 2 ans de mon plus jeune, tout ce qu'on souhaite recevoir, c'est la paix. Mais des fois la paix a un prix.
Je ne sais pas trop par où commencer. Sortir de sa zone de confort n’est pas facile; je ne suis pas la meilleure pour m’exprimer publiquement, ni habituée de m’exposer autant, mais parfois, on a plus le choix. Pour mon anniversaire, je pose ce geste de vulnérabilité et d’honnêteté que j’aurais préféré, en toute sincérité, garder pour moi. Aujourd’hui, cependant, ce n’est plus seulement à propos de moi. C’est à propos de mes enfants. Ils méritent mieux et je reconnais avoir besoin d’aide pour y arriver. C’est pourquoi, mon ego dans la poche, ma fierté dans mes enfants et mon espoir dans un futur plus sécuritaire et stable que je m’expose ici et vous demande votre aide.
En août 2022, mes enfants et moi avons été hébergés dans un centre d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Pendant mon séjour, malgré la peur, l’insécurité et l'hypervigilance qui m’habitaient, j’ai rencontré des femmes fortes qui m’ont validées et inspirées à continuer dans ce combat qui s’annonçait de longue haleine.
Je ne peux pas partager mon opinion ni les détails pour des raisons légales, j’ai porté plainte à 2 reprises, mais la police ne les à pas retenue. Une pour violence conjugale et l’autre pour menace de mort. J’ai su trop tard qu’ils étaient tenus de la prendre malgré leur opinion personnelle sur le sujet. - c'est malheureusement plus fréquent qu'on le croit
Finalement, les autorités ont accepté une plainte pour harcèlement contre mon ex-conjoint, plainte qui s'est réglée avec une absolution malgré qu’il ait plaidé coupable et ses multiples bris de conditions de 0 contact tout au long de l’année.
J’ai, depuis 2022, quitté la maitrise en danse, déménagé, obtenu les droits de garde exclusifs jusqu’au tribunal le 18 décembre 2023, mais cela est uniquement grâce au travail ardu de mon avocate. La violence dont ma famille et moi avons soufferts mérite d’être traitée par la meilleure avocate. J’ai subvenu au besoins jusqu’ici pour protéger moi et mes enfants, nous avons survécu à plus grave qu’une facture salée. Ça ne peut pas être l’obstacle qui nous arrête dans ce combat.
Si vous consultez n’importe quelle information sur les les violences post-séparation, vous verrez qu'épuiser son ancienne partenaire et la mettre dans une situation d'insécurité financière deviennent les recours de l’abuseur lorsqu’il perd son pouvoir sur sa victime. De cette façon, mon ex a fait traîner les choses le plus longtemps qu’il a pu.
Nous en sommes au dernier sprint et Ely et moi avons besoin d’aide pour atteindre la ligne d’arrivée. Une ligne d’arrivée coûteuse principalement juridique avec une évaluation psychologique autour de 6000$ à elle seule. En plus de tous les autres frais encourus.
À travers tout ça, et au-delà de l'aide pour ma propre famille, je serais un peu apaisée en sachant que mon histoire peut aider quelqu’un qui vit une situation semblable. Lui donner un peu de force, un peu d’espoir dans cette solitude. J'aimerais, par ce partage, lui dire "tu n'es pas seule". Quitter une situation de violence conjugale ne se réduit pas qu’à se séparer ; c’est un long processus qui demande une quantité de ressources nécessaires, qui malgré le travail exceptionnel des intervenantes, manque terriblement. J’aimerais donc, s'il y a lieu, donner le surplus au centre qui nous avait accueillis aussi chaleureusement que possible malgré les circonstances.
Des points importants pour moi :
- La police se doit de prendre toute plainte sans émettre de jugement ou d’opinion. Il est illégal de refuser de prendre votre plainte, ne l'oubliez pas.
- Les centres d’hébergement pour femmes victimes de violences conjugales (et leurs enfants) manquent de ressources pour offrir les meilleures outils aux victimes. Les intervenantes en ont trop sur les épaules.
- Le SPVM manque de formation pour intervenir lors d’une situation de violence conjugale.
- Si vous êtes ou connaissez quelqu’un qui êtes victimes de violences conjugales ;
- Informez-vous auprès d’un agent du Centre D’Aide pour Victimes d’Acte Criminel, appelez SOS violence conjugale ou d’un travailleur social du 811.
S’informer dès les premiers signes est le meilleure moyen de prévenir une situation regrettable.
Ne jamais sous-estimer une maman qui doit protéger ses petits
Du fond du cœur, MERCI.
Organizer
Isabelle Pin
Organizer
Montréal, QC