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My beloved stolen camera

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Ma caméra,  (english below)

Cher.e.s ami.e.s, j’espère que vous et vos proches allez bien.

Au mois de juillet, mon appartement parisien a été cambriolé. Ma précieuse caméra et tous ses accessoires ont été dérobés.

L’année a été jusqu’à présent difficile pour la plupart d’entre nous. Les projets se sont annulés ou ont été reportés les uns après les autres. Des maladies étranges et la pression sociale se sont mis à travailler ensemble étouffant et saturant le peu d’air qu’il nous restait. Je pensais que l’été serait un moment apaisé. Et puis à mi-parcourt, au moment où j’allais pouvoir relâcher la pression accumulée, voilà que quelques profiteurs ont pensé que mon appartement recelait de trésors, et mon matériel s’est envolé.

Vous savez certainement à quel point j’aime filmer. Si mon travail est peut-être plus connu pour sa dimension post-produite. Chacune de mes images nait véritablement de cette aventure que j’ai avec la caméra.

Ce que j’attendais avec impatience après ces mois de restriction, c’était de repartir en tournage à la rencontre d’humbles paysages. De prendre le temps de faire des images, de décompresser, de respirer, pour nourrir de nouvelles expériences. La caméra devient depuis quelques années le coeur conscient de mes recherches, non pas comme un objet technique, mais comme le moyen d’une relation conviviale. Je cherche quelque chose entre l’image et la nature.

Depuis plusieurs années, je consacre à la caméra, en ce sens, un workshop avec les étudiants du master documentaire de Lussas. Cette année, il était particulier pour moi, parce que c’était le début d’un sentiment très étrange. Chaque fois que je descends à Grenoble, je prends quelques jours en plus pour aller filmer les Alpes, et plus particulièrement pour aller dans le massif des écrins, visiter la Meije. Cette année, j’y suis allé sans ma caméra.

Alors que le travail reprend doucement pour moi, les tournages se précisent et je ne sais pas comment je vais faire. Je parle dans un texte à paraitre de la difficulté que cela avait été de trouver cette caméra qui allait m’aller imparfaitement. À la mi-octobre, je dois tourner les grandes marées, les forets et les méandres de la Seine.

Sur le moment ce cambriolage ne m’a pas si secoué que cela. C'est au fur et à mesure que je me suis rendu compte de la centaine de petits accessoires que j’avais accumulés et détourné au fil des années. Alors comment faire pour renouveler cela ? Je ne me rappelle de ce que j’ai perdu que lorsque j’en ai besoin.

Le marché de la caméra a beaucoup évolué depuis mon dernier achat. C’est une Sony pxw-x160 que l’on m’a volé. Elle combinait trois petits capteurs 1/3" à une optique de très longue focale avec un joli défaut très fin de convergence des couleurs. Pour préserver l’image captée, elle embarquait un merveilleux codec xavc all-intra. Aujourd’hui pour avoir cette combinaison optique - codec, il faut monter très haut en gamme, ce qui m’est impossible, et qui me paraitrait absurde… Seulement de nouvelles caméras proposent d’autres compromis et semblent plus adaptées à ma réalité et à mes besoins. Parce que la meilleure caméra n’est pas celle qui fait le plus. J’aimerais aller vers la pxw-z190, pxw-z150 ou la pxw-z90. Je cherche, j’essaie. Elles se placent dans une gamme de prix allant de 3 à 4000 euros. Avec le set de batteries supplémentaires, les cartes mémoires, quelques accessoires, un k-way pour la pluie et un sac, cela couterait (en fonction de la caméra) entre 4 et 5000.

J’imagine mal m’engager sur une somme pareille. Cette année est difficile, malgré le soutien que j’ai pu avoir de quelques amis et de ma famille. Alors aujourd’hui devoir acheter une nouvelle caméra me semble surréaliste. Mais je me rends compte que je ne peux pas vraiment faire sans.

J’attends toujours un retour de l’assurance, mais elle ne reconnait pas que c’était du matériel professionnel, et estime qu’il était vieillissant et avait perdu beaucoup de sa valeur. À cela, je m’oppose bien sûr. Parce que ma caméra pouvait m’accompagner encore de nombreuses années. La seule obsolescence est celle qui est imposée.

Plusieurs d’entre vous m’avez convaincu que ce n’était pas déplacé de demander de l’aide de cette manière. Que cela valait le coup de s’exposer et de demander du soutien. Cela m’arrive effectivement, de temps en temps, moi de participer aussi à ce genre de pot et de donner modestement, mais je ne me voyais pas, par timidité et inconfort, aussi entrer dans cette démarche. C'est une jolie leçon d’humilité.

Alors, cher.e.s ami.e.s, je vous remercie de tout coeur. Vous serez avec moi dans chacun de mes gestes. Soyez libres de faire comme vous le voulez. Rien n’est obligé. Soyez heureux.

Jacques



Sur la question de la caméra, quelques textes en français.
Perconte, J. La défense des images pauvres. Hors champ https://www.horschamp.qc.ca/spip.php?article831.
Sorrel, V. ‘L’alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour ses yeux ont regardé’ : les longues focales de Jacques Perconte. Le Cahier Louis Lumière (2019). http://technart.fr/_Text/pdf/Sorrel-Vincent_20190510_191.pdf
Sorrel, V. Filmer l’oiseau, Dialogue avec Jacques Perconte. (2020). http://www.cinemadureel.org/2020/03/20/filmer-loiseau-dialogue-avec-jacques-perconte/

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Dear friends, I hope you and your loved ones are well.

In July, my Parisian flat was burglarized. My precious camera and all its accessories were stolen.

It has been a difficult year so far for most of us. Projects have been cancelled or postponed one after the other. The interaction of strange illnesses and social pressure has been suffocating and saturating the little air we had left. I thought the summer would bring a bit of peace but halfway through, just when it was about to start, a few profiteers thought my flat was full of treasures, and my precious equipment disappeared forever.
You certainly know how much I love filming. My work is perhaps best known for its post-production dimension. But equally, each of my images is truly born from this adventure I have with the camera.

What I was looking forward to after these months of restriction was to go back to filming to meet humble landscapes. To take the time to make images, to decompress, to breathe and nourish new experiences. For some years now, the camera has become the conscious heart of my research, not as a technical object, but as the means of a convivial relationship. I look for something between image and nature.

For several years now, I have been giving workshops about cameras and the relationship to them to students of the documentary master's programme at Lussas. Every time I go down to Grenoble, I take a few extra days to go and film the Alps, and more particularly to go to the Ecrins massif, to visit the Meije. But this year was different, because I went there without my camera.

As works slowly have started to come back, filming is more and more necessarily and I don't know how I'm going to do it. I wrote once in a text that how difficult it was to find the camera that would fit me imperfectly. In mid-October, I have to shoot the high tides, the forests and the meanders of the Seine.

At the time, the burglary didn't shake me up that much. It did when I realized that the hundreds of small accessories that I had accumulated and diverted over the years were also in the bag. How can I rebuild such a collection ? I only realized what I've lost when I needed it.

The camera market has changed a lot since my last purchase. It was a Sony pxw-x160 that was stolen from me. It combined three small 1/3" sensors with a very long focal length optic with a nice very fine colour convergence defect. To preserve the captured image, it was equipped with a wonderful xavc all-intra codec. Today, to have this optical-codec combination, you have to go very high-end, which is impossible for me, and which would seem absurd... Some new cameras offer other compromises and seem more adapted to my work and my needs. Because the best camera is not the one that does the most, the cameras I am trying out and would go for are the pxw-z190, pxw-z150 or the pxw-z90. They are in a price range from 3 to 4,000 Euros. With the extra battery set, memory cards, some accessories, a k-way for rain and a bag, it would cost (depending on the camera) between 4 and 5000.

To get through the months without income, despite of the support of my family and friends this year has knocked me out and I can't afford committing to that kind of money. Today having to buy a new camera seems surreal to me. But I have realized I can't do without it.
I'm still waiting for the insurance to return, but they don't recognize that it was professional equipment, and they say it was old and had lost much of its value. Of course, I am opposed to this because my camera could have been accompany me for many more years. The only obsolescence is that which is imposed.

Many of you have convinced me that it is not inappropriate to ask for help in this way and it is worth exposing myself and asking for support. Occasionally I also participate in this kind of pots and give modestly, but out of shyness and discomfort I didn't see myself also entering into this process. It's a nice lesson in humility.

So, dear friends, I thank you from the bottom of my heart. You will be with me in every gesture I make. Be free to do as you wish. Nothing is obligatory. Be happy.

Jacques

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