
Aider 250 familles Afghanes qui sont en France
(English below)
Je m'appelle Abigail et je suis coordinatrice de projets humanitaires. J’ai créé cet appel à dons pour venir en aide à 250 réfugiés Afghans qui sont arrivés à Paris il y a quelques jours. Voici pourquoi :
L’Afghanistan, c’est là que j’ai été envoyée pour une de mes premières missions sur le terrain en 2006. J'ai gardé des liens très fort avec ce pays d’une beauté à couper le souffle, dont les populations ont terriblement souffert au cours des guerres successives qui l’ont frappé, et dont la tradition d’hospitalité m’a beaucoup touchée.
Au moment de la prise de Kaboul par les Talibans il y a quelques semaines, comme beaucoup de mes collègues humanitaires, désemparés
face à la catastrophe qui s’annonçait, j'ai participé à des opérations d’évacuation de ressortissants Afghans dont la vie était en danger, dont beaucoup n’ont malheureusement pas été couronnées du succès espéré.
Il y a quelques jours, j'ai retrouvé Sina à Paris. Elle arrivait tout droit de l’enfer de l’aéroport de Kaboul, où elle a assisté à des scènes insoutenables qui l’empêchent de trouver le sommeil et continueront de la hanter pendant longtemps. Sina travaillait pour Save the Children en Afghanistan. Elle est une activiste engagée dans la défense du droit des femmes et son mari est journaliste. Quand les Talibans sont entrés dans Kaboul, ils ont compris qu'ils courraient un grave danger. Ils se sont enfuis et se sont cachés pendant plusieurs jours avant d’avoir eu la chance d'être évacués vers la France par les services diplomatiques français. Leurs compagnons d’infortune et eux, en tout environ 250 personnes, en majorité des familles, sont logés dans un hôtel de Roissy en attendant qu’on leur apporte le soutien nécessaire à la finalisation de leurs démarches administratives.
La plupart d'entre eux sont des intellectuels engagés, des libres penseurs, des artistes qui sont soulagés que les valeurs qu’ils incarnent entrent en résonnance avec nos valeurs françaises de liberté, égalité, fraternité. Ils avaient un appartement, une voiture, une carrière, un ordinateur qu’ils ont dû détruire avant de quitter leur domicile pour toujours, parce qu’ils craignaient que les Talibans ne se servent de leur travail pour pourchasser des êtres chers restés sur place. Ils ont tout perdu.
A leur arrivée, la Croix rouge leur a distribué des vêtements, dont beaucoup sont usés ou bien dont les tailles ne correspondent pas à ce dont ils auraient besoin. Organiser une collecte de vêtements à ce stade demanderait beaucoup de temps et de coordination. Surtout, une collecte ne leur permettrait pas de choisir, de poser cet acte de choix de vêtements qui nous semble évident à nous, citoyens de pays en paix, mais qui contribuerait sans doute beaucoup à les faire se sentir en situation de contrôle, et de maintien de leur dignité.
Je fais appel à votre compassion. Imaginez-vous catapultés du jour au lendemain dans un pays au climat beaucoup plus froid et au style vestimentaire très différent. Vous aimeriez certainement pouvoir choisir quelques vêtements chauds pour vous et vos enfants.
Avec l’argent que cette cagnotte nous aura permis de réunir, Sina fera en sorte que ces 250 personnes puissent s'acheter les vêtements de leur choix. Les vêtements qu’ils porteront lorsqu’ils seront dispatchés dans les différentes villes où le gouvernement va bientôt les envoyer pour qu’ils puissent travailler à reconstruire leur vie et reprendre leur travail de défense des droits de l’homme ou d’expression artistique, littéraire et humaine.
Merci de tout cœur pour votre aide et votre générosité. N’hésitez pas à partager cet appel.
Si vous voulez davantage d'information sur le parcours de Sina, voyez cet entretien sur France 24: https://www.france24.com/fr/vid%C3%A9o/20210827-droits-des-femmes-en-afghanistan-t%C3%A9moignage-d-une-f%C3%A9ministe-exil%C3%A9e-en-france
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My name is Abigail and I am a humanitarian project coordinator. I created this appeal to help 250 Afghan refugees who arrived in Paris a few days ago. Here is why:
Afghanistan is where I was sent for one of my first field missions in 2006. I have kept very strong links with this country, which I found breathtakingly beautiful, whose people have suffered terribly during successive wars, and whose tradition of hospitality has touched me a lot.
When Kabul was taken over by the Taliban a few weeks ago, like many of my humanitarian colleagues, I participated in evacuation operations for Afghan nationals whose lives were in danger, many of which unfortunately were not successful.
A few days ago, I met up with Sina in Paris. She had just come back from the hell of Kabul airport, where she witnessed unbearable scenes that prevent her from sleeping and will continue to haunt her for a long time. Sina was working for Save the Children in Afghanistan. She is a women's rights activist and her husband is a journalist. When the Taliban entered Kabul, they knew they were in danger. They fled and hid for several days before they were lucky enough to be evacuated to France by French diplomatic services. They and their fellow refugees, in all about 250 people, mostly families, are staying in a hotel in Roissy while they wait for the support they need to finalize their administrative procedures.
Most of them are intellectuals, free thinkers, artists who are relieved that the values they embody resonate with our French values of liberty, equality and fraternity. They had an apartment, a car, a career, a computer that they had to destroy before leaving their home forever, because they feared that the Taliban would use their work to hunt down loved ones who had stayed behind. They lost everything.
When they arrived, the Red Cross gave them clothes, many of which were worn out or not the right size. Collecting clothes at this stage would require a lot of time and coordination. Above all, it would not allow them to choose, to make that act of choosing clothes which seems obvious to us, citizens of free countries, but which would undoubtedly contribute greatly to making them feel in control, and maintaining their dignity.
I appeal to your compassion. Imagine yourself sent overnight into a country with a much colder climate and a very different style of dress. You would certainly like to be able to choose some warm clothes for you and your children.
With the money we have raised in this fund, Sina will make sure that these 250 people can buy the clothes they want. Clothes that they will wear when they are dispatched to the different cities where the government will soon send them so that they can work to rebuild their lives and resume their work in defense of human rights or artistic, literary and human expression.
Thank you so much for your help and generosity. Please feel free to share this appeal.
If you are interested to know more about Sina, have a look at her interview on France 24: