Awakening, film inspiré de violences ordinaires

On ne trouve aucune fiction aujourd’hui en France qui parle de césarienne ou de stress post-traumatique après un accouchement. Pourtant, 1 femme sur 3 indique avoir vécu une expérience négative voire traumatique lors de son accouchement.

Aujourd’hui, nous souhaitons créer ce film.

Nous souhaitons parler de ces femmes qui vivent silencieusement un accouchement traumatique, de celles qui rêvaient d’un accouchement par voie basse, avec ou sans péridurale, de celles qui sont en état de stress post-traumatique, de celles qui ont des complications suite à leur accouchement, de celles qui font une dépression post-partum, de celles qui n’ont pas de « village » autour d’elles, de celles qui vivent dans la culpabilité d’avoir échoué, de ne pas être assez bien, de ne pas avoir « réussi », de celles qui ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, de celles qui perdent un enfant...

En nous aidant à produire ce film, vous nous permettrez de mettre ces histoires en lumière, de donner la parole à des femmes invisibilisées, celles d’un tiers des femmes qui sont devenues mères : nos mères, nos sœurs, nos cousines, nos amies, nos collègues… Nous, moi, vous, toi.

Awakening est un court métrage de fiction, inspiré d’histoires vraies de femmes.

Le film traitera de la césarienne, des violences obstétricales, du syndrome de stress post-traumatique, de dépression post-partum et de matrescence (ou naissance de la mère).

Le film sera écrit et réalisé par Amall El Messaoudi autour d'une musique orchestrale de Sonia Kiang.

Une jeune femme arrive dans un hôpital pour accoucher. La douleur qu’elle ressent la rend amorphe et la précipite directement dans un espace-temps différent où tout devient plus lent, palpable et direct. Elle ressent au plus profond d’elle le besoin d’amour, d’évasion de l’esprit, pour laisser place au corps dans son entièreté, au temps suspendu, comme seule la douleur de la vie et de la mort peuvent procurer. Mais plus elle s’enfonce dans cet hôpital aux couloirs interminables, plus ses rencontres deviennent froides et précipitées.

Elle finit par être installée seule dans une petite salle avec comme seule décoration un brancard sous l’oeil autoritaire d’une horloge accrochée au mur. Ce qu’elle vit devient pour elle un supplice et ce grand moment qu’elle avait tant préparé et imaginé devient pour elle une épreuve douloureuse et angoissante.

J’avais un projet de naissance physiologique, le moins médicalisé possible, qui s’est terminé en césarienne d'urgence plus de 30 heures après mon arrivée à la maternité.

Le corps médical n’a pas attendu que l'anesthésie fasse complètement effet avant de démarrer, malgré mes signalements. J’ai été incisée à vif, complètement ignorée par l'équipe médicale. J’ai senti tout le début de l’opération, très violemment. L’obstétricienne qui m’a opérée n’est jamais venue me voir durant mon séjour de 7 jours à la maternité.

J’ai sombré dans un état de stress post-traumatique qui s’est installé sans que je ne m’en rende compte.

Accrochée à la phrase "Heureusement, le bébé va bien", j'ai commencé à tout enfouir en moi. Je me sentais comme dans une brume épaisse, complètement déconnectée du monde qui m’entourait. La seule chose qui faisait sens, c'était de répondre aux besoins de mon fils.

Je n’arrivais pas à poser des mots exacts sur ce qui m’arrivait. Je ne parlais plus de mon accouchement. J’évitais le sujet, les lieux ou les personnes qui pouvaient m’y faire penser. Mon cerveau avait “disjoncté”, et j’avais enfoui dans un coin de ma tête l’épisode de l’accouchement. J'étais dissociée.

Je n’ai pas su en parler à mon entourage. J’avais peur qu’on pense que je n’aime pas mon fils, ou que je suis une mauvaise mère. Je n'osais même pas dire que j'étais fatiguée.

La musique étant pour moi la façon la plus naturelle d'exprimer mes émotions, j'ai naturellement souhaité en faire le centre de ce projet, et j'ai fait appel à Amall El Messaoudi pour réaliser le film qui raconterait ces histoires de femmes que personne ne raconte.

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LA MUSIQUE

Awakening est une pièce orchestrale composée en quelques semaines en novembre 2020.

Le morceau a été enregistré aux Studios Ferber à Paris, interprété par l’Orchestre Ad Lib, dirigé par le chef d’orchestre Xavier Ricour, avec l’assistance de Arnaud de Buchy à la direction artistique, et grâce à la complicité de l’organisme Courts On.

La pièce a été composée pour 4 violons, 4 altos, 2 violoncelles, 1 contrebasse, 1 flûte, 1 hautbois, 1 clarinette, 1 basson, 1 cor, 1 trompette et 1 trombone.

À première vue, c'est une ode à la contemplation, où l’on perd volontiers ses repères pour prendre le temps, prendre son temps, dans un univers sans ancrage fixe où tout est mouvant, planant. Puis on se retrouve soudain projeté dans une seconde partie instable, inquiétante, comme un long sommeil paisible dont on aurait été brutalement extirpé, un cauchemar éveillé où plus rien de connu n'existe.

C'est aux cordes que j'ai confié la lourde tâche de matérialiser ce sentiment de suspension puis d'urgence et de danger.

Sonia Kiang

Très émue par la musique et le témoignage de Sonia, j'ai tout de suite accepté le projet.

En tant que femme, et, probablement future mère, j'ai été extrêmement choquée de découvrir les dessous d'un accouchement en milieu hospitalier. En approfondissant mes recherches, je découvrais avec effroi le nombre de témoignages, de faits similaires, de méthodes récurrentes, d'un système hostile. Ces femmes sont au mieux mal accompagnées, au pire, elles subissent différentes maltraitances.

Si je souhaite faire ce film, c'est pour montrer au plus grand nombre ce que subissent réellement ces femmes. J'espère donner au travers de cette œuvre un début de réflexion, de conscience, et mettre la lumière sur des faits malheureusement trop souvent minimisés, niés… Une violence devenue banale.

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NOTE DE RÉALISATION

L'œuvre ouvre sur un huis-clos dans une maison au décor atypique. Une femme déambule dans son intérieur, vide... Elle erre de pièce en pièce, dans son quotidien, rythmé par les pleurs de son nourrisson, ses douleurs, ses éclats en sanglots, ses peurs mais aussi par des silences, des angoisses, des nuits interminables…

Des bribes de ses souvenirs la submergent et nous permettent de découvrir progressivement son traumatisme.

C'est alors un réel film d'horreur qui s’installe. Les blouses, les instruments médicaux, l'odeur d'ammoniaque, le jargon médical, la première tentative, la deuxième, la troisième, l'anesthésie non faite, les mains dans le bas ventre… Un carnage.

Amall El Messaoudi

Partie 1 :

Partie 2 :

Nous tournerons en mai 2023 la première partie du film dans une maison à Nantes et la deuxième partie du film sera filmée dans un hôpital désaffecté en région nantaise.

En atteignant 100% du budget demandé, vous nous permettrez de réaliser le film dans de meilleures conditions, sans devoir faire de compromis sur la qualité.

Voici comment nous répartirons le budget :

Nous mettrons en priorité l'argent récolté dans la location du matériel et des lieux pour nous assurer du rendu artistique du projet, et si l'objectif est dépassé, l'argent nous permettra de salarier l'équipe et les acteur·ices, et éventuellement investir dans la communication pour diffuser plus largement le film.

Nous avons conscience que nous avons entre nos mains un sujet très important, et qui reste à ce jour encore tabou. Il nous semble ainsi primordial que le film voie le jour le plus vite possible, et qu'il puisse être vu par le plus grand nombre, pour que nos mères, nos soeurs, nos cousines, et nos amies puissent se sentir libres et en sécurité de parler de leur accouchement dans n'importe quel espace, privé ou public, sans se sentir coupables, jugées ou inaptes.

Nous vous remercions d'avance de votre contribution.

L'équipe du film Awakening

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