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Elargir l'école Nsene Etienne

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Je m’appelle Bienvenu Sene Mongaba. J’ai grandi dans le quartier Mfumu-Nketo dans la commune de Kimbanseke à Kinshasa. Je suis professeur des universités. J’enseigne le lingala et la traduction vers le lingala à l’Université Pédagogique Nationale de Kinshasa.

En tant que chercheur, mes travaux portent sur l’enseignement dans les langues africaines dans le système scolaire et universitaire en Afrique, et en particulier en RDC. Je m’occupe particulièrement de la langue lingala et de l’enseignement des sciences en lingala.

C’est dans ce cadre que j’ai décidé, il y a cinq ans, de créer l'institut Nsene Étienne, dans le quartier Mfumu Nketo, pour concrétiser les résultats de mes recherches. Dans cette école, nous enseignons toutes les matières en lingala. Le français et l’anglais sont enseignés juste comme langues étrangères. 

Tout le monde crie que la qualité de notre enseignement en Afrique baisse à cause de la langue et du contenu de l’enseignement. Mais on continue à faire comme si nous ne pouvions pas faire un enseignement de qualité et de haut niveau dans nos langues. La situation à Kinshasa est encore catastrophique puisque la majorité des élèves ne maitrisent pas le français et sont chaque année plus de 400.000 à terminer le cycle secondaire sans compétences utiles à la nation.

J’ai essayé de convaincre des écoles à enseigner en lingala mais on me regardait comme un attardé mental. J’ai alors décidé de créer mon école où tous les enseignements se donneront en lingala. En 2013, l’Institut Nsene Etienne a obtenu la reconnaissance officielle du ministère de l’enseignement primaire et secondaire. La première année nous avons ouvert les 4 premières classes de l’école primaire et chaque année nous ouvrons la classe montante. Cette année nous avons ouvert la classe de 3ème année secondaire et l’année prochaine nous ouvrirons la classe de 4ème année secondaire. Nous avons trois options : Biologie-chimie, Coupe et couture ; Commercial informatique.

En ce qui concerne le contenu, il n’est pas conçu pour permettre à l’enfant africain de réfléchir au problème de son environnement immédiat et à y trouver des solutions. C’est pourquoi, dans notre école, les exercices et des exemples pour illustrer la théorie sont tirés de l’environnement immédiat de l’enfant et nous lui enseignons l’Histoire et la Géographie du Congo et de l’Afrique.

Il faut signaler tout de même que ma tâche a été facilitée puisque le programme national ainsi que la loi-cadre de l’enseignement en RDC permettent l’usage des langues congolaises comme langue d’enseignement et l’adaptation du contenu.

Au début, j’avais construit 3 belles salles de classes en matériau durable. Et comme les gens du quartier savaient que j’étais un enfant du quartier qui a fait une carrière académique internationale, ils ont inscrit en masse leurs enfants dans mon école. Mais un mois après la rentrée, quand ils se sont rendus compte que dans mon école on enseignait en lingala, on laissait les enfants s’adresser aux enseignants en lingala, plusieurs parents ont trouvé qu’enseigner en lingala n’était pas signe de qualité. Ils ont enlevé leurs enfants et les ont réinscrits dans les écoles où le lingala est prohibé.

J’avais 160 enfants au début de l’année pour les 4 classes. J’ai terminé l’année avec 38 enfants. La situation ne s’est pas améliorée les deux années suivantes. Les parents qui m’ont laissé leurs enfants, dans la majorité c’étaient des personnes à très faible revenus. Ils avaient aussi du mal à payer ces frais sommes toutes modiques. Je voulais même abandonner puisque financièrement, payer le salaire des enseignants devenait de plus en plus un goulot d’étranglement.

Les enseignants ont essayé de me convaincre que nous ferions mieux de faire comme tout le monde, c’est-à-dire enseigner en français, bannir le lingala. Je leur ai dit de se calmer. J’allais me charger de suppléer au paiement de leur salaire mais de continuer à enseigner en lingala, les résultats suivront.

A part chercher à suppléer pour le salaire, je devais produire des supports didactiques en lingala qui permettraient aux enseignants de pouvoir donner un enseignement de qualité. Il faut garder à l’esprit que les enseignants eux-mêmes n’avaient pas été scolarisé en lingala mais en français. C’était aussi éprouvant.

Si je n’étais pas convaincu qu’enseigner dans la langue de l’enfant et adapté les illustrations aux réalités locales donneront à coup sûr des résultats plus que satisfaisants, j’allais stopper l’aventure. Mais je n’étais pas un simple entrepreneur qui montait une entreprise quelconque. Je suis enseignant et chercheur dans le domaine de la pédagogie et de la didactique. Je savais ce que je voulais.

Il faut dire aussi que certains de mes enseignants ont abandonné le voyage. Mais j’ai eu la chance d’avoir un noyau qui a cru à mon approche et l’a appliquée avec volonté. Ma famille aussi était d’un grand soutien. Ils ont dû accepter des efforts financiers. En plus, ils participaient à la conception, à la discussion et à la saisie de certains supports didactique.

La troisième année, les parents dans le quartier se rendaient compte que les élèves de l’Institut Nsene Etienne savaient lire, écrire et calculer aussi bien en lingala qu’en français. Ils décrivaient avec aisance les différents appareils du corps humain. Leur français et anglais n’étaient pas inférieur à la moyenne du quartier.

Voir ces enfants qui étaient la risée du quartier puisqu’apprenant en lingala devenir aujourd’hui le fer de lance de l’intelligentsia du quartier me conforte, moi et mon équipe, que nous sommes sur la bonne voie.

C’est comme ça que la quatrième année nous avons connu une augmentation conséquente des inscriptions. Sur les 343 élèves inscrits au début de l’année, nous avons terminé avec 322. Le taux de défection est donc sensiblement réduit. La cause actuelle de départ étant plutôt les parents insolvables. Cette année nous avions 398 élèves et nous finirons avec près de 364 élèves.

Les quatre années de notre existence ont été suffisantes pour déclencher auprès des élèves la passion d’apprendre. Les élèves se sont même pris de passion volontaire dans l’apprentissage du français et de l’anglais. Le fait de tout apprendre en lingala leur a donné de la distance par rapport au français. Ils font un effort conscient d’apprendre une langue étrangère qu’ils veulent connaître. Les élèves de deuxième et troisième secondaire, parfois, décident comme dans un jeu de ne parler qu’en français ce jour-là. Par ailleurs, ils n’ont aucun complexe à s’exprimer en lingala pour décrire les leçons.

Nous réservons plus de temps à la pratique qu’à la théorie. En 3ème biologie-chimie, les élèves apprennent à purifier l’eau pour produire de l'eau potable avec les ressources locales.  En coupe et couture, les élèves confectionnent des chemises, des robes et des sacs, des bracelets...  En commercial informatique, les élèves tiennent le journal de caisses et utilisent logiciels d’encodage. 

Qu’est-ce qui s’est produit de merveilleux dans l’histoire de notre école ? Je vais illustrer cela par quelques exemples.

Il y a un enfant, son père était muté à Lubumbashi. Il n’a pas voulu suivre son père. Il lui a supplier de le laisser avec sa grand-mère à Kinshasa puisque « la formation que je suis à Nsene Etienne me permettra de changer beaucoup de choses dans ce pays », dit-il à son père. Cela fait trois ans que son père accepte de laisser son enfant étudier très loin à 2000 kilomètres de lui. Comme il est en 3ème secondaire cette année, il fabrique de l’eau potable chez lui au grand bonheur de sa grand-mère. C’est pour nous une grande joie mais surtout le sens de responsabilité quand vous avez des enfants qui croient en votre projet pédagogique.

Il y a un autre enfant qui discutaient avec son enseignant et qui lui dit : « Prof, yebaka yango malamu, kobosanaka te. Ngai, nakokoma prof awa na Nsene Etienne. Donc il faut nayeba bien bien bamakambo oyo ozotangisa. Nazotuna te, po natungisa yo. » (Monsieur, vous devez garder à l’esprit que moi, je deviendrai enseignant à l’Institut Nsene Etienne. Donc, je dois bien connaître ce que vous m’enseignez. Quand je pose des questions, ce n’est pas pour vous embêter. ). Il est en 2ème année secondaire ! Qu’un enfant songe à devenir enseignant dans un environnement comme celui de la RDC est pour nous signe de grande satisfaction.

Notre école est implantée dans un milieu où les parents ont de très faibles revenus. Nous avons voulu mettre à leur disposition une instruction accessible et adéquate pour tous. Cette accessibilité est rendue possible par le paiement des frais d’une somme qui frôle la gratuité. Nous œuvrons à ce qu’un nombre assez important d’enfants aient un avenir radieux de ce pays. Ils ont droit à une éducation réussie et le devoir d’être les artisans de la renaissance économique et sociale du pays.

Toutefois, bien qu’investi de ce désir d’accompagner cette génération à son apogée par le biais de l’éducation, la réalisation d’une telle initiative exige d’énormes efforts. 

Des efforts que nous avons réalisés, à un degré considérable, en aménageant un espace abritant 6 salles de classe avec une capacité d’accueil de 40 élèves la salle par vacation. Nous l’avons doté d’installations sanitaires propres et modernes ainsi qu’une bibliothèque dotée des œuvres littéraires pédagogiques les plus récentes. 

Mais, pour atteindre une masse encore plus importante de ces enfants non scolarisés et toujours garantir à ceux déjà scolarisés un enseignement de qualité, il nous reste encore du chemin à faire. Des salles de classe à ériger, des instruments pédagogiques pour certaines options, ainsi que tant d’éléments qui peuvent concourir à la réalisation d’une telle initiative. Tel est notre souci premier. 

C’est ainsi, à travers cette petite réalisation détaillant notre initiative, nous voulons et espérons toucher des cœurs, afin que l’avenir de ces enfants, nos enfants, ne soit pas compromis, mais garanti grâce aux personnes soucieuses de voir une jeunesse instruite et prometteuse.

Alors, ne soyez pas indifférent à cet appel. Votre geste, petit qu’il soit, peut accompagner ces enfants vers un avenir radieux...

Aujourd’hui j’ai besoin de votre aide pour construire de nouveaux locaux pour continuer à accueillir les élèves dans les classes supérieures.  Une salle de classe en matériaux durables revient à 8000€. L’année scolaire prochaine, nous avons besoin d'au moins une nouvelle salle.  Vous pouvez versez votre contribution de 1€ ou plus en allant sur le site de collecte de fonds.
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Bienvenu Sene Mongaba
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