BURNING FIRE documentary fund

JE MOURRAI VIVANT

 Je mourrai vivant est un long métrage documentaire de Julie Peghini sur SONY LABOU TANSI, poète, romancier et homme de théâtre congolais. Porté par sa foi révolutionnaire dans l’homme et par sa lutte incessante contre toutes formes de dictatures et d’oppressions, Sony Labou Tansi réinvente la poésie. Comme un Rimbaud africain, sa langue explosive impose de nouvelles visions du monde, ouvre des possibles, appelle d’autres fraternités. Dans ce documentaire de création, trois artistes, poètes et comédiens, Jean-Paul Delore, Etienne Minoungou et Dieudonné Niangouna, poursuivent son oeuvre au Congo, au Burkina-Faso et en France. Ils portent et transmettent le feu brûlant de cet héritage plus que jamais nécessaires aujourd'hui pour accompagner nos révoltes. Car la poésie pourrait bien sauver le monde...


A PROPOS DE SONY LABOU TANSI (1947-1995)

Né au Congo belge en 1947, Sony Labou Tansi a passé sa vie à écrire. Le verbe de Sony coule comme l’immense fleuve Congo, qu'il a, dit-il, « entre les deux jambes, et ce n'est pas une frontière ». D'abord parce que ses parents viennent chacun d'un côté de la rive et qu'encore enfant, il doit traverser le fleuve pour aller apprendre le français, quitter sa langue, le kikongo. Pour lui, l'apprentissage du français n'ira pas sans violence. De là son entreprise infinie: « tordre le cou à la langue française. » Alors il se met à courir, à avaler les mots pour apprendre au plus vite cette langue « du grand silence blanc des idées ». Il noircit des cahiers d'écolier, dans ses allers- retours avec la France ou dans ses voyages de par le monde avec sa troupe. Il court car il veut aller plus vite que « le temps qui n'aboutit pas ».

En 1979, il fonde le Rocado Zulu Théâtre de Brazzaville et publie son premier roman : La Vie et demie. Dès ses premières publications au Seuil, il entre avec fracas sur la scène éditoriale française pour très vite apparaître, aux yeux des critiques occidentaux et africains, comme l’un des auteurs les plus originaux d’Afrique. Des plus originaux tout court au-delà de toutes frontières.

Son théâtre, remarquable et remarqué est mis en scène par Gabriel Garran, Jean-Pierre Klein, Guy Lenoir, Daniel Mesguich, Michel Rostain, Pierre Vial, alors qu’avec le Rocado Zulu Théâtre, il marque profondément toute une génération de comédiens en Afrique et en Europe, invité régulièrement par le festival Les Francophonies en Limousin.



 
A propos du film

   Si raconter l’histoire de ce poète et des ceux qui poursuivent son oeuvre m'a habité toutes ces années, c'est avant tout car elle est remplie d'une originalité et d'une générosité unique. Si l’engagement de Sony est entier et si son œuvre continue à être redécouverte aujourd’hui, c’est qu’il prend sa source dans un espoir inébranlable que la poésie « sera en avant ».

Avec ce film, je vais sur les traces d’un homme possédé par la parole pour en filmer d’autres, qui lui ressemblent, qui brûlent les planches et la vie et poursuivent son combat. Des hommes de théâtre, des insoumis, des guérilleros qui repoussent les murs et les frontières avec toute l’urgence nécessaire. Des passeurs de mots, de savoirs, de désirs.

Jean-Paul Delore, Etienne Minoungou et Dieudonné Niangouna. Auteurs, comédiens, metteurs en scène, Ils sont tous liés à Sony, ils viennent tous les trois de pays différents le Congo-Brazzaville, le Burkina-Faso, et la France. C’est avec eux et à partir de leurs échanges et de leur réinvention du théâtre que je vais dessiner un portrait imaginaire de Sony Labou Tansi.

Le film est tourné à Brazzaville, à Ouagadougou, à Limoges et à Paris, comme un voyage poétique à travers les mots et les lieux traversés par la mémoire de Sony Labou Tansi.


 
Où en est le projet ? 

 J’ai commencé l’écriture de Je mourrai vivant il y a trois ans au sein de l’Atelier documentaire de la Femis. Par la suite, j’ai effectué des repérages et tournages à Limoges, Paris et Brazzaville, tout au long des célébrations du vingtième anniversaire de la mort de Sony Labou Tansi, en 2015, ainsi qu’à Ouagadougou en 2016. Enfin à Paris, en mars 2017, j’ai tourné avec Dieudonné Niangouna, alors qu’il interprétait au Théâtre de la Colline une pièce de Sony Labou Tansi, Antoine m’a vendu son destin, ainsi que son propre texte, Sony chez les chiens.

Aujourd’hui, le tournage est terminé, j’ai à présent besoin de trouver de l’argent pour finaliser ce film, en particulier pour le montage.





L'auteur, Julie Peghini

   Je suis anthropologue, enseignante-chercheuse à l’université de Paris 8-Vincennes-Saint-Denis. Je suis aussi réalisatrice de films documentaires. Je travaille depuis 2013 sur l’oeuvre de Sony Labou Tansi  au sein d’une équipe de recherche, l’équipe Manuscrits francophones- Congo de l’ITEM  (ENS/CNRS) et j’ai coordonné autour du théâtre et de la poésie de Sony Labou Tansi La chair et l’idée ( les Solitaires intempestifs, 2015). J’ai aussi collaboré artistiquement avec Etienne Minougou sur la création théâtrale Si nous voulons vivre ( Limoges, 2015 ; Ouagadougou, 2016 ; Bruxelles, Avignon, Paris, 2017)

 

MERCI infiniment à tous de votre soutien ! C'est grâce à vous que ce film pourra voir le jour !

 

 

"Ces mots qu’on pouvait brancher à n’importe quel cœur,
à n’importe quelle chair,
mais qui n’auraient jamais la même intensité,
mais qui ne diraient jamais la même chose ;
ces mots qui sortent de moi avec la fougue du sang,
ces « plus-que-mots »,
ces bulles de silence qui parlent,
j’ai toujours envie de vous en envoyer deux ou trois ou une dizaine,
ou une grappe parce que ça devient l’amitié.
Ça devient complicité ou je ne saurai dire quoi."

Sony Labou Tansi   

 


Pour voir un extrait,  entrez le Mot de passe «sony» en Cliquant sur le lien ci-dessous:  Burning Fire Le Film