Atteinte du cancer, elle sera expropriée

J'envoie aujourd'hui un appel à l'aide pour une personne qui m'est très chère et à qui la vie joue aujourd'hui un bien mauvais tour. 

Jaqueline Bergeron-Paré est une personne simple et remplie de bonté. Elle est une gentille dame qui a passé sa vie à reconduire chaque matin des bouts'd'chou à l'école dans son gros autobus jaune. Vous savez, madame la chauffeuse que tous les enfants saluaient de tout cœur et à qui, elle se faisait plaisir de retourner son plus beau sourire.

Jaqueline a récemment dû prendre une retraite anticipée de son emploi. Et ce travail, quoique modeste, elle l'adorait. Elle a dû remettre les clés de son autobus, car, il y a un an, on lui a diagnostiqué un cancer du sein assez avancé. Cancer pour lequel, les traitements ne sont pas tous pris en charge par notre régime d'assurance-maladie.

Mais, vous savez, chauffeur d'autobus scolaire ça ne fait pas particulièrement une retraite dorée. Aussi, devant payer ses traitements toujours plus chers, Jacqueline a dû reprendre le volant afin de joindre les deux bouts. Elle sourit toujours aux enfants le matin, lorsqu'elle peut aller travailler entre deux séries de traitements, mais son cœur n'y est plus.

Car si la maladie l'a affaiblie, ce n'est pas celle-ci qui est désormais au centre des préoccupations de Jacqueline. C'est sa maison.

On dit qu'un malheur n'arrive jamais seul, mais personne n'aurait pu croire que cette fois, il frapperait aussi fort. Voyez vous, Jaqueline n'a jamais pu se payer un palace et une retraite dorée au soleil. Non, elle a investi toutes ses économies dans sa petite, mais coquette maison mobile, installée sur un terrain de location, en bordure de l'autoroute 20 dans le secteur St-Nicolas, à Lévis.

Ce terrain, la ville a autorisé son propriétaire à le vendre pour en faire une succession de concessionnaires automobiles et autres développements commerciaux, tout en s'engageant à relocaliser les occupants- la plupart peu fortunés - sur d'autres terrains réservés à cet effet et qui leur seraient vendus.

Sur les 25 résidents qui devaient initialement être déplacés, la ville en a déplacé 16. Les 9 propriétaires restants se sont fait dire il y a quelques mois que malheureusement, la ville ne pourrait finalement les relocaliser car les terrains initialement prévus ne pourraient être livrés.

Mauvaise planification, succession d'imprévus, gestion bâclée et invocation d'une responsabilité limitée dans le dossier ont servi de prétexte à la Ville pour se soustraire à sa responsabilité de bon père de famille.

Jaqueline s'est donc jointe aux 9 autres abandonnés afin de protester contre cette volte-face qui les laissaient maintenant seuls face à leur éviction moins de 3 mois avant l'échéance. Elle a pris son courage et s'est mise à chercher un endroit qui pourrait l'accueillir elle et sa maison mobile, sans succès. Les terrains pour ce type d'habitation ne courent pas les rues en 2014, et les rares places disponibles se vendent maintenant à prix d'or.

Jaqueline n'a plus d'argent. Plus de larmes non plus. Elle ne trouve plus la force de se battre contre la maladie qui la ronge et le ciel qui s'abat sur elle. Sa maison, c'est tout ce qu'elle a, elle ne peut se résigner à l'abandonner à l'appétit des bulldozers.

C'est pourquoi elle sollicite mon aide et la vôtre aujourd'hui, car c'est tout ce qui lui reste.

Merci de votre générosité.