Réparations communautaires d'un fils endeuillé.

Dans moins de quatre semaines aura lieu le cinquième anniversaire du décès- naturel, nocturne et soudain- de mon père. Cinq ans plus tard, force est d’admettre que mon deuil n’est pas fait, et que l’automne ne rime pour moi maintenant plus qu’avec feuilles tombées et lampe de luminothérapie, mais aussi avec mélancolie et peine.

Pour ce douloureux cinquième anniversaire, j’ai d’abord pensé aller faire du pigeon d’argile, pour la première fois de ma vie, et ce parce que mon père était un chasseur, mais aussi pour exprimer ma douleur en pulvérisant de l’argile ou des cibles; Après avoir trouvé un emplacement et regardé l’offre, voir la possibilité de pratiquer le tir au pistolet est venue avec la pensé intrusive que je pourrais en profiter pour me mettre une balle; J’ai évidemment fait une croix sur l’idée de manipuler une arme à feu par peur de moi-même -d’ailleurs soyez rassuré.e.s, je n’en possède point- mais aussi car j’aimerais mieux pour ce cinquième anniversaire quelque chose de constructif.

Je me suis donc creusé la tête, et j’ai repensé à qui était mon père, Guy Cardinal, avec ses défauts et ses qualités, car comme tout être humain il possédait des deux, ainsi qu’aux dernières années de sa vie.

Mon père avait des idées qu’en toute franchise je ne partageais pas toujours, souvent exprimées de façon impulsive et disproportionnée, voire irréfléchie, probables démons d’une enfance rurale des années 60. Ces démons ont eu deux principales conséquences : Les maladies et traumas mentaux, ainsi qu’une intense haine des religions. Malheureusement, et en toute transparence, cette haine des religions et les autres circonstances font en sorte qu’une recherche Google de son nom donnera des résultats dont je me passerais, ce qui a mené à mon idée finale, mais qui me fait écrire un roman pour y parvenir.

Bien que ceci ne soit qu’une théorie de ma part sur la source de sa haine pour l’Islam, il a souvent mentionné avec rancœur être né parce que le Curé du village était venu voir sa mère pour lui dire qu’elle n’avait pas assez d’enfants, et donc je crois que le contrôle religieux sur les femmes musulmanes venait autant le chercher parce qu’il blâmait le contrôle de la religion Catholique sur sa mère pour sa propre naissance, et ainsi sa vie de souffrances. D’ailleurs, baptisé à la naissance, il a quelques années avant son décès payé le Clergé pour être excommunié tellement il ne voulait pas être associé à cette religion. Donc, était-il Islamophobe? J’opterais plus pour un terme qui n’existe pas, soit « Religiophobe » : Il haïssait la religion, quelle qu’elle soit, mais à ce moment, soit il y a 10 ans, la « mode » était à la haine contre l’Islam; aujourd’hui ce sont les personnes trans qui subissent l’emphase, et demain peut-être reviendrons-nous en arrière de 60 ans et ce sera à nouveau les gauchers?

Sur un autre sujet, mon père était un fier nationaliste Québécois, qui avait littéralement la fleur de lys tatouée sur la poitrine (la même qui est sur mon poignet droit depuis les mois suivants son décès), ainsi qu’une personne généreuse et aimante, sur qui on pouvait compter. Malgré ce que laisse croire ses frasques Islamophobes, mon père n’était pas raciste : l’origine ethnique et la couleur de peau des gens n’avait pas d’incidence sur son respect pour une personne, mais le respect pour le Québec de cette personne oui. Pendant quelques années, il a d’ailleurs manifesté pour la protection de la langue française et la souveraineté du Québec.

Maintenant, si j’ai écrit tout ceci, c’est que j’ai espoir que de poser une action constructive et significative pour le cinquième anniversaire de son décès m’aidera à tourner la page, mais que je suis toutefois conscient qu’il a blessé et même effrayé avec ses gestes des citoyen.ne.s, majoritairement des personnes issues de l’immigration. C’est pourquoi, je sollicite jusqu’au 7 novembre 2024 des dons que je remettrai au Centre pour Femmes Immigrantes de Sherbrooke(https://cfisherbrooke.com/) en guise de réparation pour les actions négatives, mais aussi dans la veine de son amour pour le Français et le Québec. J’aimerais vraiment atteindre un objectif de 5000$.

En conclusion, je vous remercie d’avoir pris le temps de lire mes états d’âme, et ce que vous donniez ou non. Je suis conscient d’avoir exprimé dans mon texte une idée suicidaire : C’était une pensée intrusive à ce moment et je n’ai pas cette intention, mais j’ai écrit à cœur ouvert et j’ai rapporté le cours de ma pensé tel qu’il est et fût. Pour vous rassurer un peu mais, aussi au cas où vous-même viviez de la détresse :

Centre de prévention du suicide de Québec (CPSQ)

1 866 APPELLE

https://www.cpsquebec.ca/