Aidez à financer ma dernière année de doctorat !
Bonjour à toutes, toutxs et tous,
Je suis inscrite en dernière année de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris où je mène des recherches sur l'engagement politique de femmes sanadoras (soigneuses) au sein du mouvement autochtone au Mexique. Malheureusement, je me trouve actuellement dans des conditions de précarité qui m'empêchent de me concentrer comme le requiert l'écriture de la thèse. Le temps m'est compté puisque je dois soutenir la thèse avant la fin de l'année et c'est précisément pour cette raison que je sollicite votre soutien.
Pour chaque contribution, je vous ferai parvenir mon mémoire de Master 2 intitulé Le développement face aux femmes en résistance du Chiapas: une analyse socio-anthropologique comparative de projets politiques antagonistes (Mexique).
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également consulter ces sites :
Mon carnet hypothèse, plus formel : https://femterindien.hypotheses.org/
Ou mon WordPress, plus interactif : https://femmesterresindiennes.wordpress.com/
Vous y trouverez des galeries de photos prises sur mon terrain de recherche, des extraits d'entretiens et des reportages et articles d'opinion que j'avais écrits en début de thèse au sujet de la candidature de Maria de Jesus Patricio Martinez, la première femme autochtone à se présenter aux élections présidentielles dans l'histoire du Mexique. Mais aussi, sur la Première rencontre politique, artistique, sportive et culturelle des femmes qui luttent organisée par les femmes zapatistes ou de manière plus générale sur les revendications de femmes autochtones au Mexique. Les articles sont rédigés en français ou en espagnol.
Si vous souhaitez en savoir plus sur mon profil de recherche, vous pouvez consulter cette page :
Un grand merci.
Ophélie
NB: Pour en connaître davantage sur mon parcours personnel durant le doctorat, les difficultés et les raisons qui m'amènent à mettre en place ce gofundme, vous pouvez lire le texte ci-dessous.
L'histoire de ce doctorat a été marquée par les violences conjugales, ma séparation et mon divorce, puis, la lente et douloureuse phase de récupération personnelle. En 2017, mon ex-conjoint me manipulait pour que nous retournions vivre au Mexique et que j'entame le doctorat sans financement. Durant les quelques mois précédant notre départ, il avait cessé les violences, me laissant penser qu'il avait "compris" et que les violences étaient terminées. Mais le jour même où nous avons mis les pieds au Mexique, aux portes de l'aéroport, les insultes et les maltraitances reprenaient : "t'es plus chez toi maintenant, t'es plus la française protégée, ici c'est moi qui décide".
J'étais désemparée, à l'autre bout du monde, sans ressources, complètement isolée. Ce fut une année terrible. Heureusement et dans le cadre de mes recherches, j'ai eu l'opportunité de participer à une rencontre de femmes organisée par les femmes autochtones zapatistes et qui fut décisive dans mon parcours de sortie de la violence. Peu de temps après mon retour et lors d'une nouvelle crise, mon ex-conjoint me lançait au visage une cigarette allumée. Cette énième violence marquait la fin de la relation et c'est à cet instant que j'entamais le long chemin de la guérison. Accompagnée parfois, seule souvent.
Continuellement, j'ai l'impression que la séparation et les années de récupérations sont plus douloureuses que la relation de violence en elle-même, c'est choquant, mais c'est aussi une intime conviction lorsque l'on vit sous le joug de la violence et qui nous empêche (en partie) de nous sauver : on sait qu'en se séparant le chemin sera long. Lorsque j'ai compris que ma survie était en jeu, je l'ai quitté. Avec certains hauts et beaucoup de bas, la survie est certainement le mot le plus approprié pour définir ma situation psychologique et émotionnelle durant mes années de doctorat, bien que mon sourire et ma bonne humeur trahissent généralement ma réalité intérieure.
J'ai pourtant tenu tant bien que mal, dédiant une grande partie de ma vie à ma recherche que j'ai effectuée dans des conditions de précarité très difficiles à gérer, à chercher des financements sans relâche, une pandémie qui a été terriblement contraignante et des exigences doctorales très élevées, qui m'ont amenée à un burn-out en 2021. A trente-deux ans, je comptabilise bientôt 30 déménagements.
Je me suis remise petit à petit du burn-out (je commence à peine à sortir la tête de l'eau) et j'ai tenu bon, car je refusais (et refuse encore) que mon doctorat soit compromis par les conséquences des actions d'un homme violent. Le chemin de la guérison est long puisqu'il passe par une série de remises en question profondes, nous ouvrons les yeux sur la société, sur notre vie, notre famille, notre intimité et sur la façon dont nous existons dans ce monde et qui nous permettent, un pas à la fois, de comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivé·es là.
À l'heure qu'il est, je suis à peu près remise, suffisamment pour me livrer et venir vers vous afin de visibiliser la réalité des femmes victimes de violences qui souhaitent mener une carrière universitaire. J'aimerais pouvoir rédiger et soutenir ma thèse, terminer cet objectif qui m'est cher. Si vous êtes dans l'impossibilité de m'envoyer un soutien financier, n'hésitez pas à m'écrire et à m'envoyer votre soutien moral, une parole sympathique et bienveillante est toujours la bienvenue !